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Hier — 2 octobre 2025NEWS | Magazines

Mondes Fluides

30 septembre 2025 à 08:31
Julian Charrière, Spiral Economy, 2025, vue d’exposition, Midnight Zone, Musée Tinguely, Bâle, © 2025 ProLitteris, Zürich, photographie Matthias Willi.

L’exposition personnelle temporaire Midnight Zone de Julian Charrière au Musée Tinguely de Bâle nous accueille avec une photographie sous-marine présentant une étagère aux piles d’assiettes inutilisées depuis de naufrage volontaire du porte-avions américain Saratoga en 1946. S’en suivent d’autres tirages de la série Where Waters Meet aux chorégraphies silencieuses de corps nus, en suspension, entre deux eaux. Le ton de cette exposition qui baigne dans une relative obscurité est donné, le temps y est figé, les sons assourdis. Nous ne verrons le soleil en vidéo que du dessus, au travers de la couche liquide filmée qui nous sépare de la surface de l’eau et via l’installation vidéo vaporeuse Silent World nous mettant en situation. Une autre installation intitulée Calypso au masque de plongée à la surface miroitante, littéralement, nous implique. Mais l’objet qui fascine, considérant sa multiplication par l’image sur les médias sociaux, c’est Spiral Economy : un distributeur automatique d’ammonites se réfléchissant à l’infini, ou presque. Des animaux disparus il y a des dizaines de millions d’années dont les fossiles témoignent encore de mers préhistoriques retirées. Cela a pour effet de placer le public dans un temps long, profondément incompatible avec nos modes de consommation actuels. Un temps étiré que souligne l’expérience dite « de la goutte de poix » qui, imperceptiblement, s’écoule au sein du dispositif sculptural Pitch Drop.

Julian Charrière, The Blue Fossil Entropic Stories III, 2013, vue d’exposition, Midnight Zone, Musée Tinguely, Bâle, © 2025 ProLitteris, Zürich, collection Dittrich & Schlechtriem, photographie Matthias Willi.

Après quelques séquences documentant l’étrangeté des étendues d’eau et de glace, une salle surprend subitement par son extrême luminosité. Trois photographies de la série The Blue Fossil Entropic Stories témoignent d’une action performative désespérée de l’artiste dans laquelle il s’attaque à un iceberg de l’océan Arctique au chalumeau à gaz. Un acte résolument symbolique qui renvoie à notre inaction climatique collective. De retour dans l’obscurité, deux installations intitulées Midnight Zone s’articulent autour de l’usage d’une lentille de Fresnel semblable à celles qui équipent les phares annonçant, la nuit, les rivages ou ports aux marins. L’une de ces deux créations témoigne de la performance durant laquelle l’artiste suit la lentille qu’il a fait s’enfoncer dans l’océan Pacifique, l’autre présente le dispositif lumineux magnifié par des surfaces miroitantes, plaçant le public en immersion totale. Le détournement par l’artiste de l’usage originel de l’appareil visant à prévenir les naufrages n’est pas neutre. Devenu objet d’art dans ce contexte muséal, il attire notre attention sur le désastre global qui serait consécutif à l’extraction sans limites des ressources des fonds marins du monde. Ou quand la contemplation, considérant cette œuvre-exposition de Julian Charrière, vise aussi à éveiller les consciences.

Article rédigé par Dominique Moulon pour Art Absolument.

Le festival Scopitone de Nantes

29 septembre 2025 à 18:42

La 23e édition du festival Scopitone s’est tenue en divers lieux de l’île de Nantes du 17 au 21 septembre dernier. Focus sur l’exposition Prophéties organisée par Anne-Laure Belloc, directrice de la programmation Arts & Cultures numériques du Stereolux, qui y a regroupé une douzaine d’artistes, duos ou collectifs.

Thomas Garnier, Taotie, 2022.

A la galerie de l’Ordre des architectes, on pouvait voir Taotie de Thomas Garnier. Les Taoties sont des créatures de la mythologie chinoise, or il s’agit ici d’une installation lumineuse renvoyant au théâtre d’ombres qui compte parmi les expériences pré-cinématographiques. Mais dans ce cas, c’est un robot, conçu par l’artiste, qui déplace des structures imprimées en trois dimensions. Équipé d’une lumière, il projette ce qui a l’apparence d’une ville en filaire toute de transparence. Le spectacle de construction/déconstruction qui se joue sous nos yeux, en cette époque d’extrême automatisation, convoque les chaînes logistiques des entrepôts entièrement robotisés. Là où il n’y a pas âme qui vive mais uniquement des machines dont les ballets incessants, parfaitement organisés, sont au service de notre consommation effrénée.

Alain Josseau, UAV Factory, 2025.

Au sein des Halles du pôle Samoa, est installée la chaîne de montage/démontage d’un autre théâtre, celui des opérations en Ukraine nous vient à l’esprit. Là où la guerre, n’ayant rien perdu de sa cruauté, s’adapte à grand renfort de technologies. A l’industrie militaire tenue par des nations, s’ajoute l’ingéniosité de makers locaux. Pour un conflit dont on ne sait pas véritablement dater le début et qui nous apparaît aujourd’hui sans possible fin. Rien de nouveau en soit : les guerres ont toujours été les lieux de l’émergence ou de la validation de machines à tuer en tout genre. Cette idée qu’elles finissent par s’alimenter elles-mêmes en échappant à toute forme de contrôle est au centre de l’installation automatisée UAV Factory d’Alain Josseau qui génère les simulacres de drones qu’en apparence elle détruit dans un même temps pour mieux nous les présenter à nouveau.

Véronique Béland & Julie Hétu, L’archéosténographe, 2025.

Toujours aux Halles Samoa, une autre machine est à la tâche. Intitulée L’archéosténographe par ses autrices Véronique Béland et Julie Hétu, elle nous apparaît tout aussi “infatigable”. Ayant l’allure d’une sténotype, initialement dédiée à la saisie rapide de textes en phonétique, elle retranscrit en signes préhistoriques les mythes sur le futur de l’humanité qu’une intelligence artificielle lui dicte. La coexistence des temporalités, allant des temps anciens à des futurs lointain en passant par la mécanique d’un passé immédiat, est pour le moins inattendue. Avec l’intelligence artificielle qui s’invite actuellement dans des domaines aussi variés que le déchiffrement de caractères antiques, la retranscription de nos visioconférences ou la prédiction de comportements en devenir !

Albertine Meunier, Qui est là ? 2024.

Dans la galerie des Beaux-Arts de Nantes, l’approche d’Albertine Meunier avec Qui est là ? est tout aussi transhistorique. Cette installation générative est constituée d’une machine télégraphique en entrée, et d‘un écran à cristaux liquides permettant au public de saisir un prompt pour obtenir une image en sortie. Elle doit son titre à la touche Qui est là ? qui équipait de telles machines. Ce qui illustre tout à fait notre désarroi quand, parfois, les agents conversationnels qui ont réponse à tout nous surprennent au point de se demander : « Mais qu’ai-je en face de moi ? ». Le code morse permettant aux télégraphistes d’antan d’échanger des informations précède le langage des machines. Mais ce qui a changé depuis, c’est la nature de cet autre technologique à qui nous nous adressons aujourd’hui avec tant d’aisance. Quand les prophéties d’hier sont devenues réalités…

Article rédigé par Dominique Moulon pour TK-21.

À partir d’avant-hierNEWS | Magazines

Reflection Objects – Mark Walhimer

22 septembre 2025 à 12:43


Mark Walhimer’s work operates at the intersection of perceptual experience and atmospheric abstraction. Emerging from the artist’s meditative practice of lake kayaking, these compositions channel the phenomenology of being adrift: the body poised ...

We, Such Fragile Beings

21 septembre 2025 à 11:49


Featuring thirteen contemporary artists from Korea and abroad, including internationally acclaimed figures Mona Hatoum, Jenny Holzer, Liza Lou, and Sarah Sze, the exhibition explores the question: “Why do we, such fragile beings in the vast cosmos, persist in conflict?” and seeks pathways toward empathy, understanding, and coexistence.... READ MORE...

Instead of Reading this Post, Consider Wasting your Life

18 septembre 2025 à 16:33

Going for a walk on the beach. Dancing. Taking a nap. Walking your dog. Staring out the window. Waiting in line. What do these activities have in common?

According to experiential art and technology duo Operator (Ania Catherine and Dejha Ti​), and Helen Nissenbaum, philosopher and Director of the Digital Life Initiative at Cornell Tech, all of these so-called meaningful activities are a total waste!  

…a waste for whom?

In today’s data economy, constant online engagement and attention is seen as an extractable resource. Predatory technologies are watching your every move in order to see how they can make more money off of you. They may be the most meaningful, life-affirming moments, but because the above activities do not depend on platforms, generate shareable content, or trigger targeted ads, they are worthless to algorithms: a waste. 

In their presentation for 7x7 this year, the group demonstrated a speculative tool that encourages users to have useless experiences–useless from a Data Economy perspective. For example, say you’re sitting at a park watching a pigeon instead of your phone. The Data Economy Verdict would rate this as “catastrophic” because there is zero Return on Investment (ROI); no pigeon products were purchased and no pigeon data was generated. By redefining waste from the perspective of algorithmic systems, can we gain a new appreciation for the uneventful, mundane, albeit unavoidable moments in our daily lives? Can the practice of Wasting our Lives help us recover what has been lost to platform capitalism? 

From a human perspective, “empty moments,” like waiting in line, getting stuck in traffic, or commuting on the subway, can feel like a waste of time. So the next time you find yourself engaged in a boring activity, take comfort in the fact that you’re also wasting the time of platforms and technologies that constantly profit off of you. 

This year's 7x7 was co-presented by backslash and hosted at Cornell Tech. Watch other presentations from this year's conference. 

Memememememe

12 septembre 2025 à 16:49


Curated by Jack Thomas Taylor, curator of art, media, and technology, and Assistant Curator Amal Zeyad Ali, the exhibition examines how digital memes serve as cultural barometers, emotional shorthand, and vehicles for political commentary that influence contemporary consciousness.... READ MORE...
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