Publication | Artistes Numériques en Fédération Wallonie-Bruxelles – Soutiens 2018-2019
La Fédération Wallonie-Bruxelles soutient les arts numériques comme discipline à part entière depuis 2006. Ils sont intégrés au décret relatif aux arts plastiques du 3 avril 2014. Les aides octroyées visent notamment à soutenir la réalisation d’œuvres dans leur phase de conception, de production, de promotion et de diffusion.
Les artistes numériques allient la pratique computationnelle à celle de vidéaste, plasticien, musicien, metteur en scène, troubadour, magicien, chorégraphe, danseur, écrivain, chanteur… Leurs œuvres stimulent l’implication du public, l’éveil des sens à une réalité in- visible, et la perception de l’influence des nouvelles technologies sur notre monde.
Cette publication vous présente les créations et les artistes sou- tenus en arts numériques par la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2018 et 2019.
Durant ces deux années, 44 subsides ont été octroyés à 35 artistes pour 41 œuvres. Trente artistes ont bénéficié d’un subside, les cinq autres ont obtenus deux, trois voire quatre subventions, soit pour plusieurs des œuvres différentes, soit pour des aides liées aux différentes phases de réalisation d’une même œuvre.
La majorité des soutiens concernent l’aide à la conception (20 sur 44), ensuite les aides à la production (14 sur 44), à la diffusion (6) et à la promotion (4).
On compte 25 hommes parmi les 35 artistes bénéficiaires. La part des artistes femmes (20%) est hélas en diminution par rapport aux deux années précédentes où elles représentaient 30% des artistes soutenus. C’est un enjeu que nous travaillerons avec les membres de la nouvelle Commission des arts plastiques qui se consacre- ront à l’examen des projets d’œuvres d’art numériques. Notons cependant que si l’artiste demandeur est un homme, la création est souvent réalisée en association avec des artistes femmes.
La proportion des artistes introduisant une demande pour la pre- mière fois (16/35) est équilibrée par rapport aux artistes ayant déjà été soutenus les années précédentes (19/35).
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Parmi les œuvres présentées dans ce catalogue, on épinglera 4 œuvres de réalité virtuelle :
- Living Pages de Maxime Coton aborde la question du réel et du virtuel d’un poème. L’œuvre crée un environnement visuel tel un écran de l’imaginaire du spectateur. Ce dernier, qui écoute le poème, en anglais ou en français, diffusé comme une voix intérieure, ne sait pas si c’est lui qui génère ces images mentales ou si ces images préexistent.
- Muted de Christophe Monchalin nous plonge dans les silences d’une jeune fille. Cette expérience transporte l’utilisateur dans un univers poétique et onirique composé de dessins. L’instal- lation privilégie la sensation comme un cheminement dans cette histoire où les violences se font par l’absence.
- Dans son Carnet de voyage virtuel en Corée du Nord, Léa Rogliano s’intéresse à la façon dont le dernier « pays sans internautes » se représente sur le réseau du Web.
- Avec Medit, Kika Nikolela et François Zajega ajoutent une contrainte physique, via des câbles reliant les casques l’un à l’autre, à l’expérience visuelle et sonore obtenue via le casque. La narration déroule trois univers à priori méditatifs mais qui deviennent insidieusement menaçants. L’œuvre se veut une expérience anthropologique mais aussi une métaphore à l’envers de notre existence contemporaine.
Les arts vivants étant une composante indéniable de l’art numé- rique, quatre œuvres sous forme de performances/spectacles ont été soutenues :
- Newptune de Camille Panza, performance faisant évoluer la chanteuse Dance Divine dans un univers fantasmagorique qui interroge notre relation aux nouvelles technologies et au dataworld,
- Cloud dancing d’Aurélien Merceron qui mêle spectacle de danse, installation et réalité virtuelle,
- Nuit directe de Monsieur Pimpant diffusée en temps réel sur internet, crée une boucle infinie entre le numérique et le phy- sique, le dessin et la musique, et mêle de manière indéterminée une oeuvre en train de se faire à sa diffusion,
- Etats du monde de Valérie Cordy, conférences performées de théâtre de médiation technologique.
Les installations représentent 80% des œuvres soutenues (36/44), leurs formes sont très variées avec une composante visuelle ou sonore prédominante. Parmi les œuvres « sonores », citons Discrépant de Marc Buchy qui recrée le son passé du lieu dans lequel on se trouve, ou Hearing Gravity d’Antoine Bertin qui crée une dissonance sonore dans la perception du réel.
Dans un autre registre, OhMyGod de LAb[au] capte les rayons cosmiques et les transforme en lumière, en son et en texte.
Je vous laisse découvrir les nombreuses autres œuvres et artistes présentés dans cette publication pensée comme outil de mise en relation. Vous y trouverez toutes les informations utiles pour contacter les créateurs soutenus.
Freddy Cabaraux
Administrateur général de la Culture